Voeux aux élus

Retrouvez le discours du Père André Benoit pour cette occasion !

 

Mesdames et Messieurs les maires

Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux

Chers amis, engagés dans notre paroisse Sainte Aldegonde,

 

 

C’est avec grand plaisir, que pour la première fois, je vous présente les voeux de la paroisse. Jean Marie tenait beaucoup à cette rencontre qu’il avait su emplir de convivialité et d’amitié.

 

Il me revient de prendre le relais au bout de quatre mois de découverte de la paroisse ; de découverte, aussi, de quelques aspects et de quelques visages de la vie des onze communes rassemblées dans cette paroisse Sainte Aldegonde. Je voudrais d’ailleurs remercier chaleureusement ceux d’entre-vous qui m’ont emmené à la découverte de leurs villes, villages ou quartiers. J’ai ainsi pu parcourir successivement Feignies, Assevent, Rousies, Elesmes, Bettignies, quelques quartiers de Maubeuge. Il me reste encore quelques communes à explorer. Partout ou je suis allé, la chaleur de l’accueil a été à la hauteur de la réputation de notre région.

`

Je tiens beaucoup à ces visites pour la richesse de la découverte mais aussi pour le symbole qu’elles représentent, rappelant que nos paroisses sont au coeur de la vie, que nous nous sentons concernés par tout ce qui fait la vie des hommes et des femmes, et aussi des groupes, des collectivités qui nous entourent.

 

Si on devait décrire la vie d’une paroisse, il y aurait 3 cercles à tracer :

 

Le premier cercle rassemble tous ceux qui se sentent concernés par l’Évangile et par la vie de la communauté chrétienne. Tous ceux, qui donnent de leur temps, de leur ardeur, de leur savoir-faire, de leur bonne volonté, de leur solidarité pour que l’Évangile soit une aventure qui s’écrive au présent

 

Le second cercle peut-être décrit comme le service public de la religion. Nombreux sont nos contemporains, qui en certaines circonstances de leur existence éprouvent le besoin d’entendre une parole de vie, une parole de Dieu, une parole qui donne sens... Parce qu’un enfant est né ; parce qu’on veut se marier ; parce qu’on veut donner une éducation chrétienne à ses enfants ; parce qu’on est affronté à la maladie ou à la mort ; parce qu’on rencontre sur son chemin des aléas, des épreuves... Accueillir tous ceux qui frappent à la porte, sans à priori, quelles que soient les circonstances.

 

Ce service public de la religion est dans la droite ligne de Jésus qui accueillait les foules. C’est un lourd service que nous ne pouvons vivre que grâce à tous ceux que je décrivais dans le premier cercle, tous ceux qui s’engagent, tous ceux qui portent une part de la mission de l’Église. 

 

Et c’est aussi grâce à vous les élus, les municipalités... que nous pouvons honorer, le service public de la religion. En entretenant les églises, dont les lois de la république vous ont fait propriétaire, par le prêt régulier ou occasionnel de salles et autres lieux, et surtout, par votre soutien moral, vos encouragements, votre amitié, vous êtes un précieux soutien.

 

Le troisième cercle, c’est celui des racines. Il concerne toute la société française, quelles que soient nos opinions religieuses ou philosophiques. On a eu beau se quereller à propos de l’inscription dans le traité constitutionnel européen des racines chrétiennes de notre continent, qui  pourra nier que nombre des valeurs communes qui fondent notre société, notre civilisation, puisent leurs racines dans l’Évangile. Les paroles du Christ occupent dans notre civilisation une place non pas unique mais au moins essentielle. Qui comprendra quelque chose à notre société à ses valeurs, à son bien commun s’il n’a pas lu l’évangile, s’il ne s’est pas arrêté un jour sur la parabole du bon samaritain ou sur bien d’autres passages. Et cette lecture peut-être religieuse ou laïque. Cette lecture a du sens pour tous. Le souci dans notre pays du plus pauvre, du plus faible, de l’exclu, de l’étranger ne peut se comprendre sans ouvrir l’Évangile. Et il y a dans ces paroles une radicalité, un retour à l’essentiel qui nous remet tous en question, qui interroge nos accommodements, nos principes de réalités, nos yeux fermés.

 

Ce troisième cercle, celui des racines, est sans doute le plus difficile à vivre parce qu’on juge l’arbre à ses fruits ; parce que c’est notre vie, notre manière d’être, notre relation à ce prochain qui croise notre chemin, notre capacité à vivre ce pardon et cette réconciliation si essentiels pour chasser ces démons qui parfois nous rongent.

 

C’est tout cela, tout ce que sera notre vie qui va témoigner pour ou contre l’Évangile ; qui en fera ou non une parole crédible aux yeux du monde. Et notre vieille planète, secouée, malmenée, affronté à la crise, sans avenir clair a besoin plus que jamais de paroles de vie, de paroles d’espérance, de paroles qui invitent à se retrousser les manches, à convertir nos manières de penser et nos modes de vie.

 

2009 sera dans notre paroisse sainte Aldegonde, une année pour faire des choix. Prêtres, chrétiens engagés dans le service de l’Évangile, il ne faut pas nous le cacher, nous sommes moins nombreux, un peu plus âgés. Pour nous comme pour tant d’autres lieux de la société, le renouvellement, l’appel est essentiel. Mais il ne se fera pas sans une profonde réflexion sur nos missions, sur les lieux où il nous faut être, sur les gens auprès desquels il nous faut nous engager. L’illusion que nous pourrons continuer à tout faire est dangereuse. Réfléchir et choisir les chemins que nous emprunterons durant les prochaines années, c’est apporter un dynamisme et une jeunesse nouvelle à notre Église. Je vous proposerai de commencer, de mener ce travail, cette réflexion durant les mois à venir.

 

Alors tous mes voeux pour cette année 2009 à vous mes frères et mes soeurs engagés dans l’annonce de l’Évangile et dans la vie de l’Église. Que la joie vous habite et que actions portent du fruit.

 

Et tous mes voeux à vous messieurs et mesdames les maires et les conseillers municipaux. Ce matin, les radios ne cessaient de parler de tous ces élus du sud-ouest qui depuis 3 jours sont sur la brèche pour le service de leurs concitoyens. Et ces reportages, j’imagine, rappelaient à beaucoup d’entre vous, les souvenirs de l’été dernier. Au moment  ou notre pays va avoir à se pencher sur la nécessaire réforme de ses structures territoriales, il ne faudra jamais oublier ces moments, et l’importance dans notre société, dans notre démocratie, de la présence de nombreux élus de terrain, au plus près des hommes et des femmes qui vous entourent, des élus de conviction et de coeur, de projet et de solidarité. A vous mesdames et messieurs je dis un grand merci, et je vous souhaite toujours plus de courage et  toujours plus d’imagination dans notre société qui en a grand besoin. A vous mesdames et messieurs, je souhaite une bonne année 2009.

 

André Benoît Drappier

 

Article publié par Paroisse Sainte Aldegonde • Publié le Lundi 09 février 2009 - 11h10 • 5162 visites

keyboard_arrow_up